Avec David Bobée et Kirill Sebrennikov / Métamorphoses | 2014

En 2011 Rictus a commencé en Russie un nouveau projet dont la création a lieu l'année suivante, en octobre 2012 : Les Métamorphoses d'après Ovide. Le projet s'est construit en collaboration avec le metteur en scène Kirill Serebrennikov dans le cadre de Platform, lieu dédié à la création contemporaine à Vinzavod, Moscou.

Ce projet associe les techniciens créateurs de Rictus, 16 jeunes acteurs du Studio 7 du Théâtre d'Art de Moscou (évolution de la cellule autonome fondée à l'époque par Stanislavski au sein des artistes permanents du Théâtre) et les danseurs congolais de DeLavallet Bidiefono qui co-signe la chorégraphie de ce spectacle.

Le spectacle est inscrit au répertoire de ce nouveau théâtre moscovite. Une tournée française est en cours de préparation.

Russes, Français, Congolais réunis autour de ce grand texte. Les seules traductions russes existantes sont extrêmement académiques, et en respectant sans doute trop la forme en hexamètre d'Ovide, finissent par perdre le poème lui-même et son étonnante modernité. Une nouvelle traduction russe a donc été réalisée pour cette création en s'inspirant des traductions françaises et anglaises écrites en prose. Une sélection d'une vingtaine de fables qui ont été adaptées et montées en collaboration avec l'auteur russe Valery Petcheykin qui propose ici une série de textes originaux dressant le portrait d'une demi-créature, sorte de clochard d'aujourd'hui, narrateur des histoires mythologiques.

La scénographie de Métamorphoses s'inspire de l'esthétique des jeux vidéo et des films d'anticipation plaçant la scène d'emblée dans un univers post-apocalyptique. Une décharge de carcasses de voitures, un univers de béton et de métal oxydé. Deux mythologies sont ici reliées : celle issue de l'antiquité et l'autre sortie des romans de science-fiction. Culture « noble » et culture « populaire » entremêlées. Ovide et Mortal Kombat, pourquoi pas ? Ainsi les acteurs et danseurs occupent un espace empli de déchets grisâtres, de voitures carbonisées, fumantes, un monde grillagé où vidéo et virtualité se mêlent aux corps de chair.

Une ligne dramaturgique se tisse petit à petit, directement influencée par le lieu de création du spectacle (Vinzavod est une ancienne fabrique de vin située dans un des quartiers les plus pauvres de Moscou) autour de cette figure de sans abri, métamorphose contemporaine par excellence, qui fait le lien narratif entre les différents fragments des Métamorphoses.

David Bobee

La presse et le Web en parlent

  • La Maison de Verre, 2014 : Métamorphosis de Bobée et Serebrennikov à Chaillot, une très belle scénographie :
  • "La chorégraphie, orchestrée par DeLaVallet Bidiefono, laisse entrevoir de très belles images. Comme ce moment où, après avoir entendu l’histoire d’Icare, tous les comédiens grimpent sur la grille qui occupe le fond de scène et semblent, comme le personnage mythique, suspendus au-dessus du vide, détachés de tout poids terrestre."

Photographies / illustration

© Anna Shmitko, Alex Yocu / la Maison de Verre

.
.