Né à Pointe-Noire au Congo au début des années 80, dans un quartier où le mot «art contemporain» n’existe pas, c’est à quinze ans que DeLaVallet Bidiefono entend ce mot pour la première fois. Rien ne le prédestinait à la danse, si ce n’est cette ténacité hors norme qui fait de lui un acharné au travail, un aventurier du mouvement, un chercheur. En 2001, il s’installe à Brazzaville et entame sa carrière de danseur en participant notamment aux Ateliers de Recherches Chorégraphiques organisés par le Centre Culturel Français.Il crée la Compagnie Baninga, qui acquière dès 2008 une renommée internationale. DeLaVallet Bidiefono se confronte alors de plus en plus à de nouveaux univers, nourrissant davantage son travail d’influences d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. Ses collaborations artistiques sont nombreuses, notamment avec David Bobbée, David Lescot et Dieudonné Niangouna. Invité au Festival d’Avignon en 2013 ; artiste associé à plusieurs reprises dans des lieux culturels de renom, DeLaVallet Bidiefono vit aujourd’hui entre Paris et Brazzaville. Depuis 2015, il impulse une importante dynamique à Brazzaville, avec la construction de l’Espace Baning’art, premier lieu indépendant dédié à la création artistique au Congo. Une façon d’affirmer et d’aller plus loin dans son combat pour soutenir la création et l’émergence des projets artistiques dans un pays où les politiques culturelles sont quasi inexistantes.
Rencontre / Francophonies en Limousin - Limoges / 2017
En décembre 2005, DeLaVallet Bidiefono fonde à Brazzaville la Compagnie Baninga. Il signe alors sa première pièce Liberté d’Expression en juillet de la même année, suivie par Pollution (octobre 2006) puis N’djila na N’djila – D’une route à l’autre (septembre 2007).
En mai 2008, grâce à N’Djila na N’Djila – d’une route à l’autre, la compagnie obtient le second prix du concours Danse l’Afrique Danse des 7ème Rencontres Chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien, organisé à Tunis par CulturesFrance et Ness El Fen. Le spectacle part alors en tournée sur les scènes des centres nationaux de danse et des festivals de France et d’Europe, notamment le festival Montpellier Danse et les rencontres de La Villette. C’est la première fois que DeLaVallet Bidiefono peut présenter son travail en Europe et plus particulièrement en France.
En février 2009, Empreintes / On posera les mots après est présenté au Centre Culturel Français de Brazzaville avec la collaboration artistique de Salia Sanou. Suit la création en France à La Mégisserie à Saint-Junien puis au Festival des Francophonies en Limousin à Limoges en septembre 2009. Le spectacle tourne ensuite en France et en Afrique. Ce spectacle permet à DeLaVallet Bidiefono d’acquérir une première reconnaissance en France tant auprès du public que des professionnels et de la presse.
En septembre 2011, il crée Où vers ?, présenté en avant-première dans les Instituts Français de Kinshasa et Brazzaville et au Festival Cadences à Arcachon, avant de tourner en France.
En juillet 2013, DeLaVallet Bidiefono est invité au Festival d’Avignon pour y créer au Cloître des Célestins Au-delà qui marquera le festival. Le spectacle tourne ensuite jusqu’en juin 2015, passant notamment par la Suisse, les Pays-Bas, l’Italie et la France.
Le spectacle aura été présenté près de 60 fois à travers l’Europe et l’Afrique et assiéra définitivement DeLaVallet Bidiefono parmi les chorégraphes les plus en vue non seulement sur le continent africain, mais aussi sur la scène contemporaine chorégraphique au sens large.
Lors de la 33e édition du festival des Francophonies en Limousin, il participe à la création de TRANS avec Julien Mabiala Bissila et présente sa création On ne brûle pas l’enfer.
En 2017, DeLaVallet Bidiefono finalise Monstres / On ne danse pas pour rien, qui évoque la notion de construction, notamment à propos du centre chorégraphique qu’il développe en périphérie de Brazzaville.
Enfin, 2020 ouvre le chantier d'une nouvelle création : Utopias / Les Sauvages, avec une première résidence à Brazzaville, début janvier.
Artiste convaincu et engagé dans la vie artistique de son pays, DeLaVallet Bidiefono s’entoure de nombreux artistes brazzavillois et de Pointe-Noire avec lesquels il travaille quotidiennement. Il participe au développement de la danse contemporaine et anime tout au long de l’année des ateliers de danse, destinés à la fois aux professionnels et aux néophytes.
Depuis 2007, le festival Boya Kobina, portes ouvertes de la danse, sont initiées par la compagnie Baninga en partenariat avec différentes associations et espaces culturels de Brazzaville (Espace Tiné, Espace Marico). Rencontres d’artistes, de techniciens et d’administrateur du spectacle vivant, Boya Kobina se veut un temps de partage, d’échange et de réflexion autour de thématiques liées à la danse et aux mouvements artistiques brazzavillois. Au programme de ces rencontres : exposés, débats, ateliers de formation technique, sensibilisation du grand public à l’art contemporain. La dernière édition, qui s’est déroulée du 9 au 14 décembre 2019, a d’ailleurs été un franc succès ! La prochaine édition est prévue du 5 au 13 décembre 2020 ..A vos agendas !
Par ailleurs, DeLaVallet Bidiefono a inauguré fin 2015 un Centre de Développement Chorégraphique, : l’Espace CDC Baning’Art, situé à Kombé en périphérie de Brazzaville, où chorégraphes et danseurs peuvent répéter, se former, créer, présenter leurs projets, échanger sur leurs pratiques de la danse.
Depuis, le lieu a fait son chemin ...
En 2008, DeLaVallet Bidiefono et le metteur en scène David Bobée se rencontrent à Brazzaville. Dès 2009, ils créeront ensemble au Théâtre de Gennevilliers Nos enfants nous font peur quand on les croise dans la rue, écrit par Ronan Chéneau. Plusieurs danseurs de la Compagnie Baninga font partie de l’équipe.
En 2010, David Bobée demande une nouvelle fois à DeLaVallet Bidiefono de venir chorégraphier Hamlet; puis en 2014 enfin, aux côtés de Kirill Serebrennikov pour la création de Métamorphoses.
En juillet 2011, DeLaVallet Bidiefono est invité par l’auteur, metteur en scène et comédien David Lescot pour le spectacle 33 tours au Festival d’Avignon dans le cadre de « Sujets à vif » organisé par la SACD et le Festival d’Avignon. Une version plus longue, 45 tours, est ensuite créée au Festival « Mettre en scène 2011 » (Théâtre National de Bretagne). Puis cette création est reprise en tournée, notamment au Théâtre des Abbesses en novembre 2012. En 2015, David Lescot demande de nouveau à DeLaVallet Bidiefono de se joindre à lui pour la création en novembre de la même année des Glaciers Grondants à la Filature à Mulhouse, puis au Théâtre des Abbesses et en tournée.
Par ailleurs, DeLaVallet Bidiefono est très proche de l’auteur, metteur en scène et comédien congolais Dieudonné Niangouna. Ainsi, en décembre 2011, DeLaVallet Bidiefono est artiste associé du festival brazzavillois Mantsina sur Scène que dirige Dieudonné Niangouna. Ce dernier a aussi demandé à DeLaVallet Bidiefono de chorégraphier Shéda créé en 2013 à la Carrière de Boulbon dans le cadre du Festival d’Avignon tandis que DeLaVallet lui demandait d’écrire le texte qui accompagnait la chorégraphie de Au-delà créé la même année, lui aussi au Festival d’Avignon.
Les collaborations artistiques continuent de foisonner.
On n'oubliera pas la sublime co-création Psychose 4.48 (d’après Sarah Kane), avec la comédienne Sara Llorca, en 2014.
On n'oubliera pas non plus, en 2015, le travail chorégraphique pour le slameur D’de Kabal (solo. L’homme femme / les mécanismes invisibles) et en 2017, le regard artistique posé par Delavallet Bidiefono sur la création Tu fais, je fais de la jeune chorégraphe Cognès Mayoukou.
- sur les Créations de la Compagnie Baninga
- sur les diverses Collaborations artistiques de Delavallet Bidiefono
- et sur l’Espace CDC Baning’art